POLAR - MEURTRE A BELLEVAUX (CHAPITRE 3)

Par Fernando, Jean-Pierre, Alexandra et Bernard sous la direction de ARTVIV PROJET, Caroline Despont et Samy Manga

Avec le soutien du Contrat de Quartier Entre-Bois

Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence.

Lundi 10 octobre, Henri retrouvait Fabien au Villeclair. Il est 9h00, il s’assied à la table ovale, Carambar se couche à ses pieds, Julia lui apporte son café-chauffeur. Depuis la visite au Club 57, leur enquête n’avait pas avancé d’un pouce, et personne dans le quartier n’avait revu Domenico.

Alors les gars, vous avez trouvé l’assassin de Barbara ? Hahaha !
Laisse tomber Julia, même cet enfoiré de Domenico n’est pas réapparu.
Pourquoi vous cherchez Domenico ? La police a conclu à un accident, vous perdez votre temps !
Écoute Julia, la police elle sait rien.
Parce que vous vous savez mieux que la police maintenant ?
Julia, c’est quand même étrange, depuis la mort de Barbara Domenico a disparu et on les voyait souvent ensemble, tout ça, c’est pas normal.
Ça fait pas de lui un tueur.
Et pourquoi pas ?

En éclatant de rire, Julia repartait à son service. Sur ce, Fabien entrait au Villeclair, l’air préoccupé.

Les gars, je crois que j’ai aperçu Domenico à la gare l’autre jour.
Quoi ? Tu crois ou t’es sûr ?
Ben je crois.
Merde ! Faut qu’on retourne au Club 57.
Ça sert à rien, comme la dernière fois, le géant portugais nous laissera pas entrer
Peut-être il nous dira qu’il a vu Domenico…
Ça vous dit d’aller jeter un coup d’œil chez Domenico ?
C’est pas une bonne idée, ce type est dangereux.
Peut-être on devrait aller voir la police …
Pas question, on fait ce qu’on a dit.
Et si il est armé ?
Commence pas à faire ta chochotte.
Domenico c’est pas un enfant de chœur.
Arrête Henri, t’as failli étrangler le pasteur avec Jésus pour témoin
On va pas pour l’arrêter, on va juste lui rendre visite, il doit nous dire ce qu’il sait sur la mort de Barbara.
Tu crois vraiment que ce type est du genre à passer à table ?
Comme tu le connais Henri, ben tu viens prendre de ses nouvelles.
Seul oui, mais avec vous deux il va trouver ça louche, ça fait trop longtemps que j’le fréquente plus, depuis que Barbara a commencé à traîner avec lui.
Il a pas d’raison d’se méfier, il sait pas qu’on mène une enquête sur lui.
T’as plus envie de savoir la vérité ? C’est ça ton amour pour Barbara ?
J’tiens à ma vie moi.
Mais Domenico va pas nous tuer ! On va juste lui parler.
Bon d’accord. Et si c’était pas Domenico le type de la gare ?

Chose étrange, deux jours plus tôt, les jeunes du quartier qui sortaient du bus 3 à l’arrêt Forêt avaient remarqué un tag de couleur rouge sur le banc qui disait : JUSTICE POUR BARBARA ce qui venait jeter un léger doute quant à la thèse de l’accident conclue par la police.

Il est 20h30 ce lundi 10 octobre, la brume automnale tombe sur le quartier, la forêt de Bellevaux semble encore attristée par la disparition de Barbara. Nos trois acolytes et Carambar sortent du Sezai, ils ont finalement décidé de se rendre chez Domenico au chemin de Maillefer 19. Sur place, la maison est plongée dans l’obscurité, mis à part pour la fenêtre du salon d’où s’échappent les lueurs d’un écran de télévision et la voix d’un homme. Franck actionne la sonnette de la porte d’entrée. Pas de réponse. Henri grimpe sur le grand pot de fleurs, il guette à travers les volets mi-clos et n’aperçoit personne. La maison semble sens dessus dessous. Fabien constate que la porte est entrouverte, Carambar s’y faufile entraînant les trois hommes à sa suite, une odeur de fumée froide les surprend alors qu’ils s’engouffrent dans le couloir, encombré de cartons scellés, qui mène au salon.

La pièce présentait des traces de bagarre, des briques de verre jonchaient le sol à côté de coussins éventrés, les rideaux étaient déchirés, sur la table basse un cendrier rempli de mégots, une pile de vieilles factures. En s’approchant pour baisser le son de la télévision, Frank remarque la statuette de la Madonne au pied d’un immense portrait de Pablo Escobar encore accroché sur le mur. Comme un œil qui trône dans son royaume, il semblait en savoir plus qu’il ne pouvait en dire, si témoin il y avait, nul doute que Pablo aurait été le premier à parler. Une sonnerie retentit et conduisit Henri dans la pièce d’à côté.

Putain les gars faut qu’on se tire.
Ça sent pas bon tout ça et tout ce sang sur lit.
Faut qu’on appelle la police, ça nous dépasse là !
Et ce téléphone qui sonne !
On fait quoi ?
Vas-y Henri, décroche !
Et je fais quoi après ?
Tu te tais et tu écoutes
Je vous préviens, je dirai rien
Chut !!! Décroche !
C’est la dernière fois, après ça je me casse. Fais-moi voir ce téléphone, putain regardez c’est marqué Pasto.
Tu crois que c’est le pasteur ?
Allez, tais-toi, réponds !
Ça va j’ai compris !

Henri décroche.

Allo, Domenico, j’en ai marre ça fait des jours que j’essaie de te joindre, je suis fatigué de tout ça, on a déjà le meurtre de Barbara sur le dos, cette histoire au Club 57 avec l’avocat, on n’est plus en sécurité, il faut arrêter ce trafic tout de suite. Tu m’entends ? Allo ? Allo ? Domenico ? Merde dis quelque chose ! Parle !

Henri raccroche.

Je rêve ou le pasto vient de parler du meurtre de Barbara ?


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